jeudi 9 février 2017

Pourquoi vouloir créer un Journal Druidique au Québec?




Pourquoi vouloir créer un Journal druidique au Québec ?


La question de créer une journal druidique me ''trotte'' dans ma tête depuis un bon moment! C'est devant l'absence persistante d'un tel organe de partage des idées (vécues, expériences, apprentissages, etc. ) sur le druidisme au Québec que je me suis décidé à lancer l'initiative.

Elle répond d'abord aux besoins de connexion entre les personnes s'identifiant au Druidisme et aux héritages celtiques au Québec. Ainsi, j'espère que ce journal viendra donner un coup de pouce à la vitalisation d'une communauté de druidisant-E-s qui reste toujours à bâtir et consolider chez nous. Car celle-ci existe! Plusieurs organes de diffusions, de groupes et organismes ainsi que des festivales à saveurs celtiques démontrent suffisamment l'existence d'un attachement au niveau culturel. C'est principalement grâce aux efforts de la Communauté des Druides du Québec que j'ai pu entrer en contact avec plusieurs druidissant-E-s dès 2009. Celle-ci a tenu des rituels publics, entre autres, dans la région de Lanaudière durant plusieurs années et a fait reconnaître le Druidisme comme religion au Québec en 2004. Ce Journal Druidique de l'Harfang et de l'Érable (JDHÉ) souhaite rassembler des contributions venant de toute cette communauté de personnes qui s'identifient au Druidisme au Québec.

C'est dans un esprit d'ouverture aux personnes sérieuses et enthousiastes que ce journal ouvre ses pages. Il est question de publier plusieurs types de contributions : des poèmes, des textes d'études, des textes pédagogiques, des témoignages, des inspirations artistiques, des dessins et autres arts, des photographies, etc... Humble, le support proposé pour ce journal est d'abord la forme d'un journal-web en format PDF qui pourra être partagé grâce à un site web et aux médias sociaux. Il n'est pas exclu d'en imprimer des copies papier si des points de chute se manifestent. Cette initiative se veut gratuite, volontaire et bénévole.


Ainsi, le JDHÉ est un premier essai d'un journal druidique au Québec. Pour plus d'informations sur l'expérience vivante du druidisme au Québec jusqu'à aujourd'hui, vous pouvez visiter le site web de notre cher Druide du Québec Boutios ; www.angelfire.com/folk/boutios/ mais... En fait, c'est faut : un projet de journal a vécu une courte vie en 2010 ''La gazette des druides''. Voici le lien du blog sur le Net ; http://gazettedesdruides.over-blog.net/ 

C'est le 9 juin 2010 que La Gazette ouvrait les portes de son journal avec ces quelques mots : 
''À l’aube de ce solstice d’été, ce jour le plus long de l’année, chacun d’entre nous veillera cette si courte nuit pour saluer cet astre, ce soleil, de fils du ciel, cet enfant de la terre. De tout petit Mabon, le voici cheminant vers Lugh. Bellisama ouvre le bal et son cortège féerique va nous offrir le miel, les magies et les fruits de l’été. C’est cet instant qui se donne et nous ouvre les pages. Non contents de tracer sur les chemins perdus de notre vieille Gaule, nous avons relevé les manches et nous prenons la plume. Que les mots qui se disent puissent s’écrirent aussi. Et que le vent porte les messages.'' - La Gazette


Bien entendu, deux grandes différences distinguent notre initiative de cette dernière : nous débutons nos écrits à l'aube du solstice d'hiver et les auteurs de la Gazette étaient exclusivement des Druides reconnus officieusement par leurs pairs. Le JDHÉ entend donner un libre espace d'expression aux personnes s'identifiant au Druidisme tel que vécu aujourd'hui au Québec. Il ouvre donc ses pages autant aux credimaros (croyants) qu'aux Druwuid -'s (très savants) dument reconnus. Cette nouvelle initiative est ainsi pleinement en accord avec l'ancienne Gazette puisque celle-ci spécifiait du même souffle que :


''Aucun de nous (les Druides rédacteurs) ne représente « le » druidisme contemporain, mais chacun une de ses facettes vivantes.'' - La Gazette

Il existe effectivement aujourd'hui de multiples expressions du druidisme contemporain. C'est toute une richesse! Mais également un défaut... Comme une lame à double tranchant; tout étant une question d'équilibre! Le Druidisme tel que pratiquer par différents groupes peut différer; mais il y a naturellement des choses qui sont druidiques et d'autres non. Uniquement au Québec, nous pouvons compter sur au moins, à ma connaissance, une dizaine d'expressions druidiques différentes (manifestées par des groupes où non). Certain-E-s préférerons ajouter le qualificatif de ''Néo'' pour nommer leur pratique druidique, cette ''humilité'' est souvent la bienvenue étant donné le constat de la rupture de l'enseignement par l'obscurantisme et la violence chrétienne de plus de mille ans... D'autres voudront ne pas couper le lien qui les unit aux illustres ancêtres et feront beaucoup d'efforts pour retrouver ce à quoi aurait pu être le druidisme antique. Mon point de vu personnel, c'est qu'il est vain aujourd'hui de vouloir se réclamer des druides de l'antiquité, au mieu, nous pouvons nous réclamer d'une des grandes filliations druidiques de la Renaissance. Voilà pourquoi je préfère parler du druidisme tel que réveillé en 1717 au Apple Tree Tavern...

Ceci dit, cette diversité des mouvements druidiques contemporains appelle une responsabilité de nécessité pour ceux et celles qui ont à coeur le Druidisme. Cette ''nécessité'', causée par notre société sénile en perte de sens, appelle à un devoir de transmission de ce que nous savons du druidisme et de la tradition ainsi qu'à un devoir d'innovation pour aller au-devant de nos défis contemporains. La tradition peut être comprise comme un ensemble d'héritages transmis d'une génération à une autre soit par la voie orale, écrite ou autre. La tradition est : « l’ensemble d’une pensée métaphysique, corps de doctrine (dont la compréhension ouvre la voie à la réalisation intellectuelle, à une vie spirituelle riche et à l’initiation).1» L'importance accordées à ces héritages légitiment l'effort de transmission.
Su (bon, bien), Orbe (héritage), Sulevia (qui conduit bien);

Cela signifie d'abord pour nous de nous inspirer, de nous guider des héritages, savoirs et sagesses de nos ancêtres (lointains, celtiques, comme plus près de nous, canadiennes-françaises où anglaises, voire métis) afin qu'elles nous bénéficient dans nos vies contemporaines et pour les générations futures. Il ne s'agit jamais que de copier-coller la tradition... Celle-ci est vivante! Gardons toujours à l'esprit que la tradition des druides est orale et que le Verbe, l'Inspiration ''Auentia'' ne pourra jamais être figée, inerte, arrêtée...

Nous le savons, d'ailleurs, que trop bien au Québec; les mots de Lord Durham pèsent lourds sur notre conscience collective : un peuple sans culture (donc sans tradition) n'a pas d'avenir puisque sans mémoire ni identité ni avenir. Dans ces conditions, il est du devoir des druidisant-E-s de faire leur possible pour contribuer à ce que nos idées, valeurs et traditions restent vivantes en nos terres et à notre échelle de nos moyens. Pour ma part, j'espère venir humblement donner de mon implication en fondant ce journal. Bien entendu, rien ne pourra remplacer la transmission, l'enseignement et l'échange bénéfique entre le Sanglier aux Marcassins...


En attendant, j'espère que vous apprécierez l'existence et la lecture de ce Journal Druidique de l'Harfang et de l'Érable.


J'ai dit Frères et Soeurs ''Sepem Brateres Suiores''


Cleio Louernos

12 décembre 2016

Sources de cet article :

1. Françoise Le Roux, Notes d’histoire des religions XVIII. 50. Question de terminologie. 1. Tradition et Religion, in, Celticum XVI, 1967, Rennes.
http://gazettedesdruides.over-blog.net
https://www.facebook.com/groups/cdplf/
www.angelfire.com/folk/boutios/
Dictionnaire de la langue gauloise - Xavier Delamarre